Migration:

Tanger – La coopération maroco-espagnole en matière de migration est un vecteur de sécurité, de paix et de stabilité dans la région, a souligné Mme Hanane Serrhini, experte en migration et droit d’asile.

“La coopération et la coordination entre le Maroc et l’Espagne dans le domaine de la migration, notamment en ce qui concerne la migration irrégulière, ne date pas d’aujourd’hui, ce qui explique le niveau de sécurité satisfaisant au niveau de la région”, a indiqué Mme Serrhini dans une déclaration à la MAP, relevant que cette coopération contribue, de manière efficace, à la consolidation de la sécurité et de la paix dans l’espace méditerranéen.

L’experte a noté, à cet égard, que le Maroc ne cesse de déployer des efforts dans le but de lutter contre la migration illégale, qui en font un acteur majeur en termes de sécurité régionale, comme le reconnaissent régulièrement les responsables espagnols, estimant que cette coopération bilatérale fructueuse est appelée à s’améliorer davantage, à la faveur de la mise en œuvre de la feuille de route élaborée lors de la visite au Royaume en avril dernier du président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, à l’invitation de SM le Roi Mohammed VI.

Par ailleurs, Mme Serrhini, membre de l’Association marocaine d’études et de recherches sur les migrations (AMERM), a fait savoir que le Maroc et l’Espagne entretiennent une coopération stratégique dans divers domaines, notamment la coopération économique, la migration, l’environnement, la sécurité, et la lutte contre le terrorisme, aussi bien à titre bilatéral que dans le cadre des relations avec l’Union européenne.

“La coopération maroco-espagnole devrait connaître un développement encore plus important, suite au changement de position de l’Espagne sur le dossier du Sahara marocain et l’engagement des deux parties à engager leur coopération sur de nouvelles bases de communication régulière, de transparence et de respect mutuel”, a estimé Mme Serrhini, professeur de droit à l’Université Moulay Ismail de Meknès.

Évoquant le sujet de la migration, Mme Serrhini a souligné que la gestion des flux migratoires n’est pas facile à entreprendre autant pour le Maroc, pays de transit et d’accueil, que pour l’Espagne, relevant que cette question est liée notamment à la situation géographique des deux pays frontaliers, vu que le Maroc se positionne en “porte d’entrée” vers l’Afrique, et l’Espagne en “point d’accès” à l’Europe pour les Africains et dans une moindre mesure pour les candidats à la migration irrégulière d’autres régions du Moyen Orient et d’Asie.

La question de la migration est à l’origine de plusieurs défis, a-t-elle relevé, soulignant qu’en plus du nombre de plus en plus important de migrants clandestins, la migration irrégulière est potentiellement un vecteur de terrorisme transfrontalier, de crime organisé et d’activité de réseaux de la traite des êtres humains.

“Un autre défi de taille est constitué par la nécessaire fermeté en matière de lutte contre la migration irrégulière, tout en respectant les droits humains, dosage loin d’être aisé à opérer”, a dit l’experte, notant que les deux pays sont animés par la volonté de relever ces défis ensemble, une opportunité qui sera mutuellement bénéfique.
ANAHDA DAWLIA